Rencontre incroyable
Aujourd’hui c’est une belle journée qui s’annonce, il va faire beau,13 ° le matin puis la température va monter jusqu’ à 21 °. Le climat est comme ça l hiver ici au Nord Vietnam, contrairement à l’été, le temps est sec, pourtant parfois leciel se couvre est devient gris, durant cette période il y a même avec le ciel bleu, une brume qui couvre l horizon.
Ce matin direction Hoa Binh, après une quinzaine de bornes avec pas mal de circulation, de feu rouge, je m’arrête pour manger un bout de banane à coté d’un des groupe femmes, très nombreuse sur cette route, qui sont en train de couper du manioc en tranche pour ensuite le faire sécher au bord de la route, en ce moment c’est la saison ou on vient de le récolter, il est essentiellement cultivé pour nourrir les cochons, ces femmes qui sont pour la plupart timide et réservé quand elles sont seules, quand elle sont en groupe elle sont terriblement redoutable en bavardage et taquinerie en tout genre, j’ai du subir un interrogatoire non dépourvue de toutes sotes de questions indiscrètes mais très drôle .
Passé cet épisode, je me retrouve sur des grands bouts droits en direction de Xuan Mai, passé cette ville sans grand intérêt si ce n’est le fait que je me suis approvisionné avec quelques clémentines dans le "Cho" :nom Vietnamien donné pour le marché.
Après cette bourgade le terrain devient plus vallonné, pour garder la même fréquence de pédalage je joue du braquet, je slalome entre de grands pics de calcaire, je longe pendant un moment un terrain de Golf qui attire pas mal de Vietnamiens fortunés ainsi que des étrangers, il est vraiment magnifique.
Soudain dans une ligne droite, au loin j’aperçois une silhouette sur un vélo avec des plumes qui dépasse de chaque cotés et au dessus, en me rapprochant je vois là encore une femme, elle roule à mon compteur à 18 km/h, mais sur un vélo pourri, rouillé, avec des pneus orange comme il en existait chez nous jadis, ceux-ci sont craquelés à souhait, je me demande comment elle fait pour rouler avec un tel engin, je ne voudrai pas de son vélo même pour faire 1 km, j’ai quand même un peu honte à coté d’elle sur ma superbe monture rutilante, elle transporte dessus son moyen de subsistance: des plumeaux de dépoussiérage en tout genre, de différentes longueurs en plumes de poulets, canard et autres volailles, c’est la 1 ere fois que j’en vois une si loin d’une ville, elles abondent à Hanoi pour les vendre pour quelques centimes d’Euros , elles gagnent pour la plupart chaque jour entre 2 & 5 Euros par jour, ma curiosité me pousse à lui demandé ce qu’elle fait là si loin d’une ville, elle me réponds qu’après être resté à Hanoi 4 jours pour vendre ces produits, elle va rejoindre Hoa Binh (
Après cet épisode qui m’a mis sur le «c », je poursuis ma route en pensant à cette vie parmi tant d’autres ici, et qui est, je trouve quand même très dure pour une femme, malheureusement cette débauche d’énergie ne leur permet malheureusement en aucun cas de s'enrichir, et pourtant leur mérite et leur courage le mériterai.
J’arrive à 15 km de HB c’est là que je dois tourner à droite pour m’enquiller sur de petites routes désertes, juste après le carrefour je m’arrête dans une petite épicerie pour acheter des « Banh Deo »(riz grillé réduit en farine, auquel on ajoute du sucre et des céréales formant une sorte de gâteaux compact), je sais qu’à partir de là je vais me retrouver dans la pampa pour pas mal de temps, et vraiment j’ai pas envie de voir là, la sorcière au dents vertes ,la propriétaire de l’épicerie qui était en train de déjeuner avec sa famille, me voyant m’asseoir au soleil à coté de sa boutique pour manger ce qu’elle m’a vendu, me propose de partager un bol de riz avec un peu de tofu et des plantes, un peu gêner j’ accepte car vraiment j’ai faim, mais je sais qu’ après ce bon repas je vais la dédommager, mais elle refuse et je sais que si j’insiste elle va se vexer, je suis gêné, mais c’est de ma faute, j’aurai pas du accepter ce repas, mais bon, elle a gagné un client car je passe très souvent par là en vélo, je m’arrangerai toujours pour lui acheter quelque chose en passant .
Je repars, à partir de là c’est un enchainement de montagne russe jusqu’à Phuc Tho, je devrai rouler sur une partie non goudronné pendant quelques kilomètres, je ne peux m’empêcher de penser à ma nouvelle chaine que je viens de monter sur mon vélo, pourvu qu’elle soit bien monté.
J’arrive à Phuc Tho, ville natale de ma douce, à partir de là je longe le fleuve rouge jusqu’ à Hanoi, j’y arrive à l’heure de pointe, c’est dommage ça gâche un peu ma fin de sortie.
Aujourd’hui j’aurai fait 140 km, pas mal pour un 5 janvier.